Très hostile à la mobilité électrique et à la transition écologique au point d’avoir signé des dizaines de décrets dès la cérémonie de son investiture terminée, Donald Trump peut toujours compter sur le soutien indéfectible d’Elon Musk. Et pour cause…
Il n’aura pas attendu longtemps pour tenir ses promesses de campagne: dès son investiture Donald Trump a signé des dizaines de décrets, réservant à la transition écologique et aux voitures électriques le sort qu’il avait annoncé. Sortie des Accords de Paris. Annulation d’un décret signé en 2021 par Joe Biden qui fixait à 50% l’objectif de ventes de voitures électriques à l’horizon 2030. Suppression des aides à l’achat de V.E. (comme le crédit d’impôt de 7 500 dollars, notamment), ainsi que du fonds de soutien à l’installation des bornes de recharge électrique. Et ce n’est pas tout…
Donald Trump prévoit également de demander à l’Agence de protection de l’environnement (EPA) de revoir les réglementations visant à imposer des normes d’émissions plus strictes. Et compte bien annuler la dérogation accordée à la Californie en décembre dernier qui lui permettait d’interdire la vente de véhicules thermiques d’ici à 2035. Une mesure adoptée dans la foulée par onze autres États américains. Et n’oublions pas le soutien du Président républicain à l’industrie pétrolière. «Drill, Baby, drill» fut l’un de ses slogans parmi les plus marquants de sa campagne tandis qu’il s’engage à revenir massivement sur les subventions aux énergies renouvelables mises en place par l’administration Biden.
Vers une situation de quasi-monopole de Tesla aux Etats-Unis?
Face à ce profond retour en arrière et cette politique franchement climato-sceptique, on aurait pu s’attendre à ce que le très médiatique duo que Donald Trump forme avec Elon Musk ait du plomb dans l’aile. Il n’en a donc rien été! A cela, plusieurs raisons finalement simples. Et évidentes… Si jusqu’ici Tesla a profité pleinement de la politique zéro émission opérée sous la présidence Biden, les mesures trumpistes pourraient profiter au moins autant (voire bien davantage!) à la firme californienne. En effet, les futurs droits de douane annoncés par Trump pourraient se transformer en un inestimable cadeau fait à Musk.
Rendant les V.E. étrangers inaccessibles (ou plus difficilement) aux Américains, ils devraient renforcer encore la toute-puissance de Tesla, augmentant fortement sa part de marché déjà considérable. Au point même de lui offrir (à court ou moyen terme) une situation de quasi monopole sur le territoire américain. D’autant que certains constructeurs historiques peinent à s’installer sur le marché de l’électrique (Chrysler ou Chevrolet notamment) ou rencontrent quelques difficultés. Tesla -elle- restera Tesla, cette marque à la notoriété et à l’image de marque incontestablement forte. Et vers laquelle se dirigeront quasi-naturellement les Américains désireux de passer à l’électrique. Rappelons qu’aux Etats-Unis, une voiture électrique vendue sur deux est une Tesla!

Des bornes de recharge bientôt incontournables
Reste un autre cadeau non négligeable que vient de faire Donald Trump à son colistier Elon Musk. En mettant fin aux subventions pour l’installation de bornes de recharge électrique et sans l’existence d’un réseau public, les conducteurs de voitures électriques n’auront forcément plus de choix que de trouver d’autres solutions. Le réseau de Superchargeurs Tesla en sera évidemment une, et non des moindres!