Farouche détracteur de la transition écologique, Donald Trump s’oppose depuis longtemps au développement des voitures électriques. Au point d’en faire l’un des axes principaux de sa campagne pour les futures élections présidentielles. Et cela, même si parmi ses principaux donateurs figure un certain Elon Musk, fondateur de Tesla.
Dans le discours qu’il a tenu le 18 juillet dernier devant la Convention des Républicains, Donald Trump l’a une nouvelle fois proclamé haut et fort: s’il est élu en novembre prochain, il mettra les voitures électriques… au placard! «Je mettrai fin au mandat des véhicules électriques dès le premier jour, sauvant ainsi l’industrie automobile d’une oblitération complète et permettant aux clients américains d’économiser des milliers et des milliers de dollars par voiture.» Une déclaration aussitôt acclamée par ses supporters qui n’attendaient que cela. Rappelons que, dans les Etats républicains, sifflent depuis quelque temps des airs de complotiste: pour beaucoup, en privilégiant la mobilité électrique, Washington ne chercherait rien d’autre que de priver l’air de rien l’Amérique profonde de son mode de vie et de ses emplois. Rien que ça!
Vers la fin des réglementations et des aides de l’Etat instaurées par l’administration Biden?
Pour argumenter, l’ancien Président surfe sur toutes les idées reçues possibles, prétendant «n’avoir rien contre ces voitures électriques», mais trouvant tout de même qu’elles «ne vont pas assez loin, sont très chères, et sont aussi lourdes.» Que faut-il donc craindre s’il préserve son avance dans les sondages et parvient à battre Kamala Harris en novembre prochain? La fin des réglementations fixées par l’administration Biden et l’abandon pur et simple des aides d’Etat qui pouvaient permettre aux nouveaux propriétaires de véhicules électriques d’obtenir des crédits d’impôts à hauteur de 7 500 dollars.
Pour les professionnels du secteur, des subventions sont aussi accordées pour le développement ou la transformation d’usines travaillant au développement des véhicules électriques tandis que les infrastructures de recharge sont aussi largement soutenues. Cela aussi prendrait fin.
Le fondateur de Tesla parmi ses premiers soutiens
Bref, si l’éventuelle élection de Donald Trump serait un évident coup dur pour la transition écologique, ces décisions ne surprendraient personne tant l’homme a toujours été un fidèle allié du lobby pétrolier. Ce qui surprend davantage en revanche, c’est le fervent soutien apporté ces temps-ci par Elon Musk au candidat. Un soutien particulièrement généreux et pour lequel le multi-milliardaire ne recule devant aucun excès. Surtout pas devant les mensonges et la manipulation des images. Preuve en est la vidéo qu’il a postée sur X en juillet: Kamala Harris y évoquait la sénilité de Joe Biden, des propos entièrement trafiqués par l’I.A. sans toutefois que Musk ne le précise jamais.
Le 19 juillet, Elon Musk s’arrangeait encore avec la vérité en publiant: «Un nombre surprenant de personnes pensent que Tesla survit grâce aux subventions. C’est vrai pour nos concurrents, mais pas pour Tesla.»
«Je suppose qu’il y aurait un certain impact, mais je pense que ce serait vraiment dévastateur pour nos concurrents. Cela nuirait très peu à Tesla.»
Elon Musk
Tesla bientôt dans la tourmente?
Depuis, Elon Musk a opéré un léger recul, comme le précisait fin juillet le magazine économique américain Forbes. Pour lui, oui, un second gouvernement Trump porterait préjudice à Tesla s’il venait à supprimer les subventions qui ont bel et bien apporté «d’importants avantages financiers à Tesla et rendu ses voitures plus abordables.» Ainsi, toujours selon Musk, Tesla pourrait renoncer à ses projets de construction d’une usine au Mexique.
D’autant que, comme l’expliquait encore Forbes, «Trump a déclaré qu’il augmenterait les tarifs d’importation sur les voitures fabriquées là-bas.» Mais l’homme poursuit dans son soutien, rêvant déjà d’un marché américain sans plus guère de concurrence pour son entreprise: «Je suppose qu’il y aurait un certain impact, mais je pense que ce serait vraiment dévastateur pour nos concurrents. Cela nuirait très peu à Tesla.» Ce soutien va-t-il finir par coûter cher à l’homme d’affaires et à sa firme? Le 24 juillet, les actions Tesla ont chuté de 12,3% lors des échanges Nasdaq.