Malgré les quotas imposés par l’Etat, l’électrification des flotte d’entreprise progresse… mais au ralenti. Quelle était la situation à la fin décembre 2024? Et quelles sont les perspectives? On fait le point.
Une constatation, d’abord: si les entreprises continuent de progresser dans le verdissement de leurs flottes, le rythme de cette transition s’avère bien plus lent que les prévisions pouvaient le laisser espérer. Selon les chiffres communiqués par Transport & Environment, 66% des entreprises, 64% des collectivités et 87% des administrations de l’État ne respecteraient toujours pas les quotas imposés par la loi. C’est pour cette raison qu’à la mi-2024 le député Renaissance Damien Adam a émis une proposition de loi qui visait au durcissement des réglementations concernant la décarbonation des flottes d’entreprise. A la clé, des délais plus courts et la mise en place d’amendes pour ceux qui ne respecteraient pas ces quotas. Mais la situation politique que traverse la France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale est évidemment venue tout changer. A ce jour, la proposition de loi du député est restée lettre morte.
Des chiffres très en deçà du marché des véhicules particuliers
Pour autant, le verdissement des flottes doit obligatoirement se poursuivre. Et ceci, malgré un contexte économique toujours difficile, et surtout malgré l’exclusion des véhicules utilitaires légers (VUL) du bonus écologique 2025. Où en était-on avant ce décret publié début décembre par le gouvernement de Michel Barnier? Les chiffres sont clairs: à la fin du 3ème trimestre, les véhicules 100% électriques représentaient 11,2% du mix énergétique des flottes automobiles (64 830 véhicules immatriculés). Soit 0,5 % de plus qu’à la fin 2023, et 2,1% de V.E. supplémentaires. Des chiffres bien en deçà du marché des véhicules particuliers où -en novembre dernier- les voitures électriques et hybrides rechargeables représentaient 23% des immatriculations.
Un défi financier, mais pas seulement…
Heureusement, certaines grandes entreprises ont depuis longtemps ouvert la voie, et même montré l’exemple. Comme La Poste qui -comme chacun sait- possède l’une des plus grandes flottes vertes européennes: près de 40 000 véhicules électriques. D’autres groupes (comme EDF, Schneider Electric ou encore Suez) ont aussi fixé des objectifs particulièrement ambitieux. Pour autant, les défis sont très nombreux, et pas toujours aisés à affronter (tout particulièrement du côté des PME) tant les enjeux financiers et organisationnels sont nombreux.
La France ferait néanmoins partie des pays les plus avancés
Une bonne nouvelle, toutefois: 79% des entreprises françaises disent avoir fixé des dates butoirs claires. C’est 20% de plus que la moyenne mondiale! D’ailleurs, selon le Baromètre des flottes et de la mobilité 2024 réalisé par Arval Mobility Observatory, la France se positionnerait parmi les 3 pays européens les plus avancés sur le sujet, 83% des entreprises déclarant même avoir déjà mis en place au moins une technologie alternative dans leur flotte de véhicules particuliers. En résumé, lentement mais sûrement les flottes d’entreprise poursuivent bel et bien leur progression dans l’hexagone. Même si rien n’est encore acquis, loin s’en faut!