Nombre de constructeurs les mettent en avant. Les usagers y font de plus en plus appel. Selon une idée reçue qui dure et se renforce, les hybrides -rechargeables ou non- présenteraient tous les avantages de l’électrique sans aucun de ses inconvénients. Mais la vérité est toute autre….
Les chiffres sont là pour le montrer: dans un contexte particulièrement morose les voitures hybrides continuent de séduire. Et même de plus en plus largement. En novembre, alors que les ventes de voitures neuves ont baissé de 2% en Europe, les hybrides -elles- ont progressé de 18,5%, dépassant les modèles thermiques pour le troisième mois consécutif. Sa force, selon ses adeptes comme selon les constructeurs? Cette motorisation offrirait une excellente alternative (ou une solution temporaire) face aux défis de la transition écologique, dans un contexte où les V.E. seraient encore trop chers et soumis à quelques supposées «lourdes contraintes». Comme la question de l’autonomie, par exemple. D’autant que les hybrides seraient évidemment plus vertes que les thermiques, et tout autant (ou presque) que les voitures électriques.
Le 100% électrique limité aux courts trajets
Sauf que la réalité est bien différente… Pour au moins une raison, tellement simple qu’elle tient de l’évidence absolue. La Fédération Française des associations des utilisateurs de Véhicules Electriques (FFAUVE) l’explique dans l’e-book rassemblant toutes les idées reçues sur les V.E. qu’elle a récemment publié sur son site internet: «si les hybrides rechargeables rassurent par leur autonomie combinée, leur autonomie sur batterie seule est généralement comprise entre 45 et 100 km, après quoi le moteur à combustion prend le relais.»
Une autonomie très limitée donc, qui induit que les usagers des hybrides roulent la plupart du temps en faisant appel à leur motorisation thermique. Pas toujours, reconnaissons-le. Comme le précise encore FFAUVE, «avec une hybride rechargeable régulièrement rechargée et parcourant un faible kilométrage, il est possible de rouler seulement à l’électrique pratiquement tout le temps.» Mais, évidemment, cela suppose de n’utiliser son véhicule que sur de courtes distances, pas tous les jours, et en aucun cas sur de longs trajets.

Des émissions finalement quasi identiques à celles des voitures thermiques
Et les limites des véhicules hybrides ne s’arrêtent pas là. Qu’elles soient rechargeables ou non, une chose est sûre: non, contrairement à que prétendent certains (et qui veulent absolument nous le faire croire), elles ne sont pas aussi bonnes pour l’environnement que les véhicules électriques. Pour la raison qu’on vient d’expliquer, bien entendu. Selon une récente étude réalisée par la Commission européenne en avril dernier, en conditions de conduite réelles les émissions moyennes de CO2 des véhicules hybrides étaient de 139 g/km. Soit 3,5 fois supérieures aux valeurs mesurées dans les cycles de tests WLTP pour leurs équivalents électriques. FFAUVE en dresse alors un constat imparable: «Les hybrides émettent à la fois plus de CO2 et consomment 3,5 fois plus de carburant que les données fournies par les constructeurs.» En conséquence, qu’on le veuille ou non la plupart des hybrides ne sont guère différents des voitures à essence…