Alors que de nouvelles mesures en soutien aux constructeurs automobiles devraient être dévoilées le 26 février prochain par l’Union Européenne, on en sait déjà un peu sur la direction qui devrait être prise par Bruxelles. Et les flottes d’entreprises seront les premières concernées.
C’est à la fin janvier, au micro de Léa Salamé dans la matinale de France Inter, que Stéphane Séjourné -le Vice-président exécutif de la Commission européenne à la Prospérité et à la Stratégie industrielle- a dévoilé les principaux axes du futur plan de soutien aux secteur automobile souhaité par l’Union Européenne. Et, pour lui, pas de doute: les entreprises ont leur plein rôle à tenir. Quitte à les soutenir davantage. Pour preuve, selon ce macroniste de la première heure, en Europe 58% des véhicules neufs sont achetés par «des entreprises, des pouvoirs publics, des mairies et des États».
D’où l’importance de «mettre en place des incitations afin de pouvoir verdir les flottes le plus rapidement possible.» Et de proposer en parallèle (d’ici à fin février) «des plans sectoriels avec une proposition de loi de simplification. Et donc, notamment, une réponse sur le domaine de l’automobile où l’on va donc booster la demande avec les flottes professionnelles.». Le principal objectif? «Créer un choc de la demande chez nos constructeurs.»
Des carnets de commande européens à remplir au plus vite
Après avoir accordé un satisfecit à ces constructeurs qui, tous, préparent ardemment la fin de la commercialisation des véhicules à moteur thermique à l’horizon 2035, Stéphane Séjourné a renouvelé sa volonté de «remplir les carnets de commandes. Avec d’abord les flottes de professionnels». Pour ce faire, outre les incitations promises, il mise sur la rotation des véhicules d’entreprises, deux à trois fois plus forte que celle du reste du marché. En effet, le renouvellement des véhicules s’opérerait en moyenne au bout de trois à cinq ans pour les flottes, plus de dix ans pour les voitures particulières. D’ailleurs, a-t-il ajouté, cette rotation pourrait aussi passer par le marché de l’occasion: «On va créer un marché du secondaire qui n’existe pas, en donnant accès à une offre moins chère.»
Vers «un choc de la simplification»?
Reste à faire face à la concurrence chinoise pour les voitures, et à celle des Etats-Unis pour les prix de l’énergie. Là encore, Stéphane Séjourné entend prendre des mesures. «Nous avons un problème lié à l’industrie européenne. Nous faisons face à l’arrivée de véhicules chinois sur subventionnés. Nous avons aussi le prix de l’énergie qui est aussi un problème pour beaucoup d’autres industries un peu partout en Europe ». Alors, faute de pouvoir s’aligner à ces deux géants, le Vice Président exécutif de la Commission européenne chargé de la Prospérité et de la Stratégie industrielle ambitionne de faire évoluer le cadre légal. «Nous allons travailler avec des plans sectoriels (…) avec une proposition de loi de simplification.» L’idée étant de créer un second choc, celui de la simplification face aux exigences administratives «bien trop lourdes» pour les entreprises. Et si la suppression de l’obligation de reporting était annoncée ce 26 février?