S’il est une désinformation qui persiste, c’est bien celle-ci. La production des batteries électriques auraient de lourdes conséquences sur l’environnement. Bien pire que nos voitures à moteurs thermiques! Pour le vérifier, penchons-nous donc sur les études et analyses de différents scientifiques.
89% des émissions mondiales proviennent des combustibles fossiles
Dans l’e-book rassemblant toutes les idées reçues sur les V.E. qu’elle a publié sur son site internet, FFAUVE (la Fédération Française des associations des utilisateurs de Véhicules Electriques) met d’emblée les choses au clair: «Toutes les activités d’extraction et de forage sont néfastes pour l’environnement, mais les émissions mondiales et la pollution doivent être replacées dans leur contexte. Selon le dernier rapport de l’Energy Transition Commission de juillet 2023 (Material and Resource Requirements for the Energy Transition) les émissions mondiales cumulées de CO2 et d’autres gaz à effet de serre provenant de l’extraction de batteries et de la production de panneaux solaires et d’éoliennes au cours des quarante prochaines années atteindront entre 15 et 35 gigatonnes de CO2. Ce chiffre est à comparer aux 40 gigatonnes de CO2 émises chaque année par l’extraction mondiale d’énergie fossile.»
Une étude publiée cinq ans plus tôt par le GIEC était encore plus formelle: 89% des émissions mondiales provenaient des combustibles fossiles. En résumé, pour FFAUVE «tenter d’affirmer que les émissions provenant de l’extraction des minéraux des batteries pourraient dépasser les émissions mondiales provenant de l’exploration, du forage, de l’extraction, de l’expédition, du raffinage, du transport, de la distribution et de la combustion des combustibles fossiles est tout à fait exagéré, même pour les sceptiques les plus acharnés des V.E.» Fermez le ban!
Les minerais et les terres rares en danger? Vraiment?
Reste l’épineuse question de l’extraction des minerais qui provoque aujourd’hui encore les plus vifs débats. Et pourtant la réalité semble bien moins préoccupante que certains le craignent. Même si l’on ne peut pas connaître réellement les réserves de lithium et de cobalt disponibles sur la planète, selon un article publié en 2023 par le site d’information Sustainability by Numbers, quelque 86 millions de tonnes de lithium seraient en réserve. Des réserves qui auraient d’ailleurs doublées entre 2009 et 2022. «De quoi alimenter nos véhicules électriques pendant des décennies.», affirmait alors l’auteur de l’article. D’autant que toutes les recherches en cours (tout comme les innovations déjà sur le marché) en appelent de moins en moins à ces minerais. Pour preuve, selon le rapport 2023 de l’Energy Transitions Commission (ETC) les besoins futurs en cobalt ont été réduits de 40% en cinq ans, de 75% à l’horizon 2050.
Concrètement, comme FFAUVE le précise: «50% des Teslas n’utilisent pas de cobalt et les batteries LFP sans nickel sont désormais utilisées dans 40% des VE, contre 7% en 2019.» Mieux, d’après l’ETC d’ici à 2040 plus de 50% du lithium utilisé dans les batteries pourrait provenir du recyclage. Aucun doute, le besoin en minerais critiques et en terres rares va indubitablement diminuer avec le temps. Et plus rapidement qu’on ne le pense.