Pour les réfractaires aux V.E., adopter la mobilité électrique provoquera indubitablement la saturation du réseau électrique national. Au détriment des particuliers, bien entendu. Un argument aussi faux que totalement fantaisiste. Pour preuve, les vrais experts le disent depuis longtemps!
Dans la très longue collection de fake news touchant les véhicules électriques, celle-ci compte sans aucun doute parmi celles qui reviennent le plus souvent, toujours lancée sous la forme d’un argument imparable, soit-disant définitif et incontestable. Comme à l’époque pas si lointaine de la crise sanitaire, quand la planète n’avait jamais connu autant d’épidémiologues et de médecins, l’époque nous laisse désormais découvrir un nombre de spécialistes des réseaux électriques jamais vu jusqu’ici! Et tant pis si tous les vrais (et les plus éminents) spécialistes affirment tout le contraire.
L’argument s’est même renforcé ces derniers temps, bon nombre de détracteurs profitant de la récente crise énergétique et des menaces de coupure qu’on pouvait alors craindre (mais qui n’ont finalement jamais eu lieu, rappelons-le!) pour tirer la sonnette d’alarme. A les en croire, développer les voitures électriques provoquerait inévitablement des coupures de courant géantes, tout particulièrement au moment des pics de consommation, lorsque nos recharges viendront s’ajouter à nos besoins quotidiens.
Environ 10% de la consommation totale en 2035
Comme le rappelle FFAUVE (la Fédération Française des associations des utilisateurs de Véhicules Electriques) dans un e-book rassemblant toutes les idées reçues sur les V.E., tous les rapports réalisés jusqu’ici par RTE (le réseau national français) ont mis les choses au clair: «La recharge des véhicules électriques ne devrait représenter qu’environ 10% de la consommation totale en 2035, soit moins que l’augmentation de la consommation française entre 2000 et 2010.» Mieux: «L’essor des véhicules électriques pourrait même représenter une belle opportunité pour accélérer la transition énergétique car une partie de l’électricité contenue dans leurs batteries se peut utilisée pour alimenter un logement ou réinjectée sur le réseau.»
Un solide appui, au contraire
En clair, précise FFAUVE, «l’impact de la puissance appelée par la charge des voitures électriques pourrait se voir absorbé sans difficulté par un pilotage «intelligent» de la charge, c’est-à-dire par l’utilisation des fonctionnalités des smart grids et des signaux tarifaires.» Et quand bien même celle-ci ne serait pas pilotée, le problème ne se poserait toujours pas, selon les analyses de RTE. Du moins pas dans les dix prochaines années au moins. «A plus long-terme, si on se projette avec un parc avoisinant les 20-25 millions de véhicules, des investissements devront bien entendu se faire sur le réseau, mais dans des proportions auxquelles les acteurs de la production, du transport et de la distribution d’électricité sauraient faire face, du moment que c’est anticipé.»
Bref, parce que nos voitures électriques stockeront bientôt leur énergie pour la redistribuer à notre réseau électrique en fonction de ses besoins, celui-ci bénéficiera d’un très solide appui. De ceux qui nous aideront à éviter les coupures de courant géantes, par exemple… Fin du débat!