Le calendrier initialement établi prévoyait l’interdiction au 1er janvier 2025 des véhicules Crit’air 3 dans l’ensemble des Zones à faibles émissions. Jusqu’à ce que le climat social ne vienne changer la donne. Alors l’Etat a finalement décidé de laisser les métropoles définir librement leur propre calendrier en fonction des spécificités de leurs territoires. Mais qu’en est-il aujourd’hui?
A l’origine, la loi Climat et résilience votée en 2019 prévoyait la mise en place progressive de ZFE dans les métropoles françaises de plus de 150 000 habitants. Selon un calendrier prédéterminée, les véhicules Crit’air 3 devaient donc y être purement et simplement interdits de circulation au 1er janvier 2025. Des ZFE qui concernent aujourd’hui 12 métropoles, et qui devaient être étendues à 43 en ce même 1er janvier. Sauf qu’on le sait, beaucoup de choses ont changé depuis la promulgation de cette loi. A commencer par une colère sociale qui ne cesse de grandir au fur et à mesures des différentes crises traversées. Et par une fronde des élus qui dénoncent une centralisation de l’exécutif venant compliquer singulièrement les dossiers territoriaux.
Bref, au terme de longs et vifs débats l’Etat a finalement choisi de lâcher du lest et de laisser les métropoles concernées se saisir de leurs propres dossiers. Depuis? Assouplissement oblige, c’est en rangs dispersés que le déploiement des zones à faibles émissions s’effectue…
16 nouvelles Zones à faible émission déployées
Loin des 43 métropoles potentiellement concernées, et outre les 12 déjà mises en place, ce sont seulement 16 autres qui ont fait le choix de déployer leur Zones à faibles émissions au 1er janvier 2025. Parmi elles, citons Bordeaux, Nantes, Rennes, Caen ou encore Tours où (pour la plupart, en tout cas), ce déploiement ne concerne que les véhicules mis en circulation avant 1997. Parce que certaines villes se situent aujourd’hui sous le seuil maximal de pollution fixé par l’OMS, certaines autres ont été tout simplement exemptées. C’est le cas, par exemple, au Mans et à Saint-Nazaire. Du côté de Lens, Brest, Perpignan et Avignon la décision est encore en suspens quand, à Bayonne, la ZFE se déploie au 1er mars 2025.
Seuls Lyon, Montpellier, Paris et Grenoble disent non aux Crit’air 3
![Faibles émissions mobilité](https://automobile-electrique.com/wp-content/uploads/2025/01/Interdiction-critair-3-1024x576.jpg)
Il n’en demeure pas moins que plusieurs métropoles ont fait le choix de poursuivre (toujours à leur rythme) l’application du fameux calendrier. Six d’entre elles ont bel et bien émis une interdiction, mais sur les Crit’Air 4: Marseille-Aix en Provence, Nice, Reims, Rouen, Strasbourg et Toulouse restent les quatre autres qui, seuils de pollutions obligent, n’ont pas transigé au planning. C’est le cas à Lyon, à Grenoble, à Montpellier et à Paris où l’interdiction des CRit’Air 3 a pris effet ce 1er janvier 2025.
Des interdictions limitées à des plages horaires, et des dérogations multiples
A ceci près que de nombreuses dérogations ont été prévues. Notamment pour les véhicules de secours évidemment, mais aussi pour les engins de chantier, les commerces ambulants, les artisans, les voitures de collection, les personnes touchées par une affection longue durée… Quant aux particuliers, la métropole du Grand Paris a prévu un pass valable trois ans qui leur permettra de circuler 24 jours par an sans risquer d’amende. De même, partout on assiste à des aménagements de plages horaires. A Paris, les restrictions de circulation s’appliquent du lundi au vendredi de 8h à 20h. À Nantes, mêmes jours, mais de 7h à 9h et de 16h à 19h. Le reste du temps, les Crit’Air 3 peuvent circuler à leur guise.
Bon à savoir: Si vous ne disposez pas d’une vignette Crit’Air (ou d’une vignette pourvue d’un chiffre qui ne vous permet pas de circuler au sein de la ZFE), vous risquez une amende de 68 €. Toutefois, les premiers mois ne devraient engendrer que de très rares contraventions, les pouvoirs publics ayant préféré la pédagogie à la sanction.