Idée reçue ou pure fake news? En plein développement, les carburants synthétiques seraient LA solution pour la transition écologique du secteur automobile. Au point de rendre (à terme) totalement caduques les motorisations électriques. Sauf que tirer de telles conséquences revient à aller beaucoup beaucoup trop vite… Voici pourquoi.
Qu’est ce que les carburants synthétiques?
Les e-fuels (ou carburants synthétiques) sont issus d’un mélange de CO2 avec de l’hydrogène. Ils peuvent être utilisés sur des véhicules à moteurs thermiques. Et, à condition d’être produits avec de l’hydrogène vert, ils peuvent réduire les émissions de carbone des véhicules qui y font appel.
Leur développement va-t-il vraiment tout changer?
Il n’en fallait pas davantage pour que d’aucuns tracent des scénarios d’avenir particulièrement utopistes, voyant en ces carburants synthétiques une sérieuse solution pour la transition écologique du secteur automobile. Selon eux, grâce aux e-fuels, plus besoin d’interdire les motorisations thermiques à l’échéance 2035. Ni électriques, ni même hybrides, nos bons vieux véhicules à essence s’adapteront d’eux-mêmes. Bref, surtout ne changeons rien, donc! Sauf qu’en réalité ces projections un peu rapides (doux euphémisme!) laissent entrevoir le réel dessein de leurs défenseurs: tous contre l’électrique! Car, dans les faits, la réalité est bien moins idéale. Et beaucoup moins verte qu’il n’y parait. Ou qu’ils veulent bien le dire!
«Les carburants synthétiques sont jusqu’à trois fois plus chers que les combustibles fossiles conventionnels.»
FFAUVE (Fédération Française des associations des utilisateurs de Véhicules Electriques)

Les VE deux fois moins émettrices que des thermiques fonctionnant aux e-fuels
Et pour cause: selon les experts scientifiques du GIEC, ces carburants synthétiques sont «jusqu’à trois fois plus chers que les combustibles fossiles conventionnels.» De plus, les produire à grande échelle nécessiterait cinq fois plus d’électricité que celle utilisée pour les véhicules électriques. Mais ce n’est pas tout. Dans l’e-book rassemblant toutes les idées reçues sur les V.E. qu’elle a récemment publié sur son site internet, FFAUVE (la Fédération Française des associations des utilisateurs de Véhicules Electriques) rapporte une étude réalisée par Transport & Environment. En 2030, sur l’ensemble de son cycle de vie, les émissions d’un véhicule électriques seront inférieures de 53% à celles d’une voiture à moteur thermique alimentée par des carburants synthétiques. Fin du débat!
Trop coûteux, son usage s’avèrera assez limité
Ce qui n’empêche en aucun cas aux carburants synthétiques d’être une réelle solution d’avenir, bien évidemment. Mais de façon bien plus limitée que certains veulent le croire ou l’espérer. Selon le GIEC, «compte tenu de ces coûts élevés et des échelles limitées, l’adoption des carburants synthétiques se concentrera probablement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur l’amélioration de la qualité de l’air sur les segments de l’aviation, du transport maritime et du transport routier à longue distance, où la décarbonation par l’électrification est plus difficile à mettre en œuvre.» Une bonne solution donc, mais qui en aucun cas ne pourra venir remettre en cause le marché de l’électrique.