On le sait: le prix élevé des batteries vient expliquer celui des voitures électriques, et les réparer lorsqu’elles le nécessitent (c’est-à-dire très rarement!) constitue pourtant un gros frein à l’achat. Bonne nouvelle: la donne changera bientôt. Au point que réparer une batterie électrique coûtera moins cher (ou à peu près autant) que réparer un moteur thermique. De nombreux experts s’accordent à le dire…
Une récente étude venue de Récurrent -une entreprise américaine spécialisée dans le secteur des batteries- qui s’appuie elle-même sur un rapport réalisé par Goldman Sachs, l’affirme haut et fort: d’ici 2030 le remplacement d’une batterie électrique ne représentera plus que 30% de la valeur d’un V.E. d’occasion contre 75% aujourd’hui, et 100% il y a seulement cinq ans. Une baisse notable déjà bien amorcé lorsqu’on sait que le coût de ces batteries a chuté de 90% depuis 2008, passant de 1 415 €/kWh en 2008 à 139 €/kWh en 2023. A cela, une raison au moins: la baisse du cours du lithium qui diminue de facto le prix de la fabrication comme des réparations des dites batteries. Et cela ne concerne évidemment pas que les voitures électriques, mais l’ensemble des produits constitués de batteries lithium ion.
La chute des prix va se poursuivre… et s’accélérer!
Pour autant, c’est probablement sur les V.E. que cette chute des prix devrait (à court ou moyen terme) avoir l’impact le plus fort. Et pour cause: elle viendra bientôt contrer l’un des freins majeurs à leur adoption. Alors, aussi rares soient les pannes de batterie électriques nécessitant de les remplacer (d’autant qu’elles sont généralement couvertes par une assurance de huit ans ou jusqu’à 100 000 kilomètres), le problème s’en trouvera encore nettement amoindri. Et Recurrent de préciser que les estimations fournies par Goldman Sachs comptent pourtant parmi les plus pessimistes. Car si la banque américaine estime le prix à 64 $/kWh en 2030, le leader du secteur RMI parierait plutôt sur un tarif situé entre 45 $/kWh et 65 $/kWh.
Un prix équivalent, voire moindre, que les réparations de moteurs thermiques
Preuve de cette tendance, le mouvement a d’ores et déjà été enclenché ces derniers mois, Calt ayant commencé à proposer des cellule à 56€/kWh, rapidement suivi par l’incontournable BYD. Mieux, l’association Clean Energy Associate mise sur l’accélération substantielle de ces baisses d’ici à 2028 pour atteindre jusqu’à 50 $/kWh, voire même moins. «Pour un énorme pack de 100 kWh, les coûts de remplacement pourront être de 4 500 $ à 5 000 $, ou 3 375 $ pour un pack de 75 kWh plus standard. C’est à égalité avec un remplacement de moteur thermique!», souligne Récurrent.
Pour les usagers, la seconde main fera aussi baisser l’impact financier
Pour les particuliers, ces coûts devraient aussi baisser grâce à un autre facteur: le développement d’une filière seconde main qui n’existe pas encore, les très rares changements de batteries étant gérés par les réparateurs qui conservent généralement l’ancienne batterie pour la réparer et la revendre ou la recycler. Grâce à cette nouveau marché, «les clients pourraient être en mesure de négocier la vente de leurs propres packs, en abaissant ainsi le prix d’un nouveau pack de 10 à 20 $/kWh, en fonction de la chimie, de la configuration et de la qualité.» En conclusion, et toujours selon Récurrent, «il sera tout à fait possible d’acheter un véhicule électrique bon marché et de remplacer la batterie pour quelques milliers de dollars.»