En France aussi, le mois d’octobre 2025 marque un tournant significatif : les voitures électriques neuves approche de très près (et pour la première fois) la barre symbolique des 25% de nouvelles immatriculations. Un résultat historique que l’on doit, sans aucune surprise, au leasing social. Explications.
Les chiffres sont là : toutes motorisations confondues 139 514 voitures particulières neuves ont été immatriculées en France en octobre dernier, soit une hausse d’environ 2,9% par rapport à octobre 2024. Parmi elles, les véhicules 100% électriques ont atteint un niveau sans précédent : environ 34 100 unités, et près de 24,4% du total des ventes de voitures neuves sur le mois. Evidemment, ce bond spectaculaire s’explique en grande partie par le retour du leasing social réactivé le 30 septembre dernier et désormais financé par les CEE. La simplicité des critères d’éligibilité et le coût abordable qu’il engendre ont inévitablement déclenché une forte demande : dès les premières semaines, plus de 35 000 véhicules avaient été commandés. Un mois plus tard, le nombre de bénéficiaires était déjà estimé à 41 500, c’est-à-dire quelques milliers d’unités du seuil initial des 50 000 prévus par le programme.
Pourquoi le leasing social a‑t‑il si fortement boosté l’électrique ?
Les raisons de ce rebond tiennent avant tout de l’évidence. Car, incontestablement, le leasing social abaisse les barrières financières. Pour les ménages les plus modestes ou ceux appartenant à la classe moyenne, ce leasing rend l’électrique accessible sans exiger un gros effort d’entrée. Il change donc profondément le profil type de l’acheteur de V.E. Le secteur ne se limite plus aux «early adopters» sensibles à l’écologie ou aux passionnés de technologies. Il devient un choix responsable et pragmatique, économique à court terme, et utile pour les trajets domicile‑travail et les déplacements du quotidiens. Autre paramètre : l’effet volume joue forcément chez les constructeurs: la demande accrue permet en effet de justifier un plus grand nombre de livraisons, mais aussi d’augmenter la production, et potentiellement de profiter d’économies d’échelle. Un cercle vertueux pour l’électrification du marché automobile.
Bon à savoir: Sans l’effet du leasing social, certains experts estiment que le volume d’immatriculations neuves aurait été de l’ordre d’environ 132 000 unités, soit 7 500 de moins que les 139 514 réellement enregistrées.
Vers une vraie démocratisation de l’électrique
Il n’en demeure pas moins que le triomphe du leasing social pose la question de son effet à moyen ou long terme. Outre les conséquences immédiates qu’il provoque et que l’on vient d’évoquer, le dispositif constitue un véritable test pour la politique publique. En effet, en permettant aux acquéreurs d’écarter les obstacles à l’entrée, il peut constituer un levier efficace pour accélérer la transition. À condition toutefois de le pérenniser, c’est-à-dire de le renouveler et de l’accompagner. En résumé: pour transformer ce succès en une durable bascule vers l’électrique, un effort concerté est nécessaire qui passe par des politiques publiques enfin stables, une offre toujours plus large et abordable, et l’indispensable poursuite du déploiement des infrastructures.