Cette double innovation pourrait bien lever quelques-uns des freins majeurs à l’adoption des voitures électriques. Et changer considérablement la vie des usagers des voitures électriques ainsi que de leurs futurs acquéreurs. Explications.
Un café, et ça repart!
Si les innovations sont particulièrement nombreuses ces temps-ci, c’est du côté de l’Université de Waterloo, au Canada, que nous est venue la nouvelle sans doute la plus prometteuse. Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un nouveau type de batteries lithium-ion capables d’être rechargées de 0 à 80% en seulement… quinze minutes! Une avancée absolument considérable quand on sait que les temps de charge peuvent aujourd’hui varier (du moins quand elles sont rapides) de trente minutes à plusieurs heures. De quoi bouleverser profondément l’usage des V.E., tout particulièrement pour les longs trajets qui prendraient alors de toutes nouvelles couleurs. En tout cas de nouveaux rythmes. Plus besoin d’effectuer de (plus ou moins) longs arrêts dans les stations de recharge. Faire le plein d’électricité prendra à peine plus de temps que faire un plein d’essence! Juste le temps d’un café, et l’on pourra repartir la batterie rechargée à bloc!
Une durée de vie deux fois plus longue
Mais l’innovation des Canadiens ne s’arrête pas là: cette nouvelle batterie à la recharge ultra-rapide peut aussi supporter jusqu’à 800 cycles de charge sans dégradation de ses performances. Actuellement, ce sont 300 à 500 cycles qui sont généralement supportés par nos modèles. C’est dire, là encore, l’incroyable bond en avant permis par cette nouvelle approche technologique.
De quoi s’agit-il? D’une méthode inédite qui fusionne les particules de graphite, améliorant ainsi la conductivité de l’anode. Ce qui permet aux ions lithium de se déplacer plus rapidement dans la batterie sans risque de dégrader celle-ci quand, aujourd’hui, les charges ultra-rapides demeurent déconseillées car impactant possiblement la durée de vie de la dite batterie. «Si nous pouvons rendre les batteries plus petites, à charge plus rapide et à durée de vie plus longue, nous réduisons le coût global du véhicule.», explique le Professeur Yverick Rangom, membre du département de génie chimique de l’Université de Waterloo. Révolutionnaire, on vous dit!

Une technologie bientôt universelle?
Prochaine étape: l’optimisation du processus de fabrication et la mise au point de prototypes, l’objectif étant de confirmer que cette nouvelle technologie pourra bien être généralisée à l’ensemble de l’industrie afin de mieux répondre aux quelques freins majeurs que l’on connaît tous depuis longtemps: le prix élevé de la batterie (donc du V.E.), sa durée de vie jusqu’ici estimée trop courte par les réfractaires, et sa fabrication jugée bien trop polluante. Pour les chercheurs canadiens, «il est crucial que cette technologie puisse être mise en œuvre dans l’infrastructure existante, tant pour la production de batteries que pour les stations de recharge.» De fait, leur trouvaille -si elle est généralisée- pourrait changer considérablement les contours du marché des voitures électriques, rendant celles-ci plus pratiques à l’usage et sans doute moins chères. Tout cela, en étant encore plus respectueuses de l’environnement.