Dans une interview donnée à l’Agence France Presse, le Vice Président de la Commission Européenne vient de préciser les intentions de l’U.E. concernant son plan de relance de l’industrie automobile. Et il passera forcément par l’électrique…
Des quotas pour les flottes d’entreprise
Présentés à Bruxelles ces jours-ci par le Commissaire aux Transports Apostolos Tzitzikostas, les contours du nouveau plan de relance de l’industrie automobile européenne sont enfin connus. Et c’est dans le cadre d’une interview donnée à l’AFP ce 5 mars que le Vice-Président de la Commission Européenne Stéphane Séjourné a expliqué concrètement les mesures souhaitées par l’U.E. pour soutenir ce secteur frappé par une crise sans précédent. Et même «en danger de mort», a-t-il ajouté. Tout en précisant que, non, «la bataille du véhicule électrique n’est pas perdue».
Sur ce point, et afin de booster la demande, le Vice-Président a donc confirmé ce qu’il avait déjà annoncé en février sur France Inter, à savoir la mise en place de quotas imposés aux entreprises pour le verdissement de leurs flottes. Une mesure qui lui semble d’autant plus importante pour doper l’industrie des véhicules zéro émission qu’à ce jour plus de 60% des ventes d’automobiles en Europe concernent les véhicules d’entreprise. Et que ceux-ci constituent donc un fort levier pour la (re)dynamisation du secteur.
Des aides harmonisées à l’échelle européenne
Pour aider à l’acquisition de ces V.E., des incitations fiscales devraient être mises en place (ou pérénisées), en tout cas harmonisées à l’échelle européenne. C’est en tout cas ce que l’U.E. compte proposer à ses Etats membres. Reste à savoir si la mesure sera bel et bien acceptée par chacun. Un véritable défi lorsqu’on sait qu’Allemagne comme Italie ont cessé toute subvention à l’achat de voitures électriques ces derniers mois.
Vers des batteries 100% made in U.E.
«Je veux que les consommateurs européens puissent acheter des véhicules européens», a ajouté Stéphane Séjourné. Ainsi, ce plan de relance prévoit-il également des «exigences de contenus européens pour les cellules de batterie et certains composants des véhicules électriques vendus dans l’U.E.» L’idée? Provoquer «un choc d’offres» en complément des efforts fournis. «Tous les pays le font aujourd’hui, que ce soit les Etats-Unis, la Chine, l’Inde. Il n’y a que l’Europe qui n’a pas mis en place ces dispositifs.» Pour soutenir la fabrication de ces batteries made in Europe, un assouplissement du cadre des aides d’Etat devrait être prochainement décidé en même temps que de nouvelles aides.
La fin de la commercialisation des modèles thermiques est maintenue à 2035… «mais avec des assouplissements»
La question se posait de plus en plus fortement. Face à la crise économique et sociale, certaines voix envisageaient même un report de la mesure. Pour l’U.E., c’est «Non»! L’arrêt de la commercialisation des véhicules thermiques à l’horizon 2035 est bel et bien maintenu… «mais avec des flexibilités!», a tout de même précisé Stéphane Séjourné. En clair? Le Vice-Président de la Commission Européenne a expliqué refuser l’idée de pénaliser certains constructeurs «en retard» en leur infligeant les lourdes amendes jusqu’ici prévues. «C’est du bon sens. On n’allait pas pénaliser les constructeurs qu’on souhaitait aider!» , a-t-il ajouté. Dans les fait, les émissions CO2 seront désormais prises en compte sur trois ans (de 2025 à 2027) et non plus sur une seule année.
570 millions d’euros consacrés au déploiement des bornes de recharges
Enfin, restent les infrastructures de recharge. Pour l’U.E. aucun doute: elles restent largement insuffisantes et très inégalement réparties. Aussi, pour accélérer le déploiement des bornes de recharge sur le Vieux continent, la Commission Européenne va-t-elle mobiliser 570 millions d’euros d’ici à 2026.