Le phénomène n’a pu vous échapper: en ville comme sur les petites routes les voitures sans permis font un carton! Mais quelles règles s’appliquent à elles et à leurs usagers? Et que risque-t-on si l’on contrevient à ces obligations?
Qui peut rouler en voiturette sans permis?
Les voitures électriques sans permis bénéficient d’un regain d’intérêt aussi inattendu que spectaculaire. Depuis une dizaine d’années, c’est une croissance annuelle de 6 à 8% qui est enregistrée au sein de ce marché pourtant «de niche». Un succès qui s’explique d’abord par le réaménagement de la loi en 2014: celle-ci permettant aux adolescents de conduire un quadricycle léger dès l’âge de 14 ans, les familles préfèrent souvent cette option au scooter jugé moins sûr. La flambée des prix des carburants et la baisse du pouvoir d’achat ont fait le reste: face à la nécessité de posséder un second véhicule pour les usages du quotidien, de plus en plus nombreux sont ceux qui se dirigent vers cette solution. Et pour cause: moins chère qu’un véhicule «classique», la petite voiture sans permis offre de sérieuses économies.
Toutes les mêmes?
Non, bien sûr. Electriques ou thermiques, il existe deux types de voitures sans permis:
Les quadricylces légers
Ils ne doivent pas dépasser 425 kg et 3 mètres de long pour 2,5 mètres de haut. Pour leur puissance, c’est 6 kW maximum. Ils possèdent généralement deux places. Et leur vitesse est limitée à 45-50 km/heure. Pour toutes ces raisons il est possible d’en conduire un dès 14 ans, après avoir obtenu un permis AM. C’est-à-dire un Brevet de Sécurité Routière (BSR) avec option quadricycle léger.
Les quadricycles lourds
Ils ne doivent pas excéder 450 kg, et leur puissance 15 kW. Elles sont de taille quasi équivalentes aux quadricycles légers: 3,70 mètres de large, pour 2,5 mètres de haut. Leur différence? Leur vitesse autorisée est portée à 90 km/h. Aussi, un quadricycle lourd nécessite l’obtention du permis B1. Et leurs conducteurs doivent être âgés d’au minimum 16 ans.
Quel prix et quelle autonomie?
Les prix d’une voiture électrique neuve oscillent entre 8 000 et 20 000 euros. Quant à l’autonomie dont elles disposent, elle varie selon les modèles. La Citroën AMI et l’Aixam e-City proposent 75 kilomètres, la Renault Twitzy 80 kilomètres, la Biro Winter 100 kilomètres et la Jiayuan City Fun 45, c’est 200 kilomètres. On n’a pas trouvé mieux!
Peuvent-elles circuler partout?
Non. Du fait de leur vitesse maximale faible, ces voitures ne peuvent pas accéder aux voies rapides. C’est-à-dire ni aux voies express, ni aux voies sur berges, ni aux périphériques et encore moins aux autoroutes! En revanche, elles peuvent librement circuler sur les routes nationales et départementales. Et, bien entendu, en ville. Pour le reste, le Code de la route étant le même pour tous, vous serez soumis aux mêmes règles. Vous devrez donc attacher votre ceinture de sécurité, ne pas téléphoner au volant, respecter les feux de circulation etc…
Où stationner votre voiture électrique?
Leur faible encombrement ne vous autorise pas à faire n’importe quoi. Vous devrez stationner sur les emplacements autorisés, et seulement sur ceux-ci. Pas question de vous arrêter en plein milieu d’un trottoir, par exemple. Mais, comme pour les autres engins électriques, votre voiturette électrique pourra stationner gratuitement. Du moins à Paris.
Quels types d’amende risque-t-on si l’on contrevient au Code de la route?
Pas de suppression de point, de toute évidence! Mais, en cas de délits -voire de récidives- vous risquez tout de même de grosses amendes, et même un passage au tribunal. Dans les cas les plus extrêmes une interdiction de conduire un véhicule (pour une durée de cinq ans maximum) peut même être prononcée. Attention: elle ne concernera pas seulement votre voiture électrique sans permis, mais TOUS les véhicules que vous serez susceptible de conduire. Avec interdiction de passer votre permis de conduire pendant ce temps-là!
Comment assurer sa voiture sans permis?
Comme pour les EDPM, vous devrez souscrire à minima à une responsabilité civile «au tiers». Les assureurs proposent des garanties identiques à celles des voitures «classiques». Le coût moyen d’une assurance «tous risques» est d’environ 700 euros par an.
Où et comment recharger sa voiture électrique?
Comme une trottinette électrique ou un smartphone, à savoir sur n’importe quelle prise domestique 220V. Rien de plus simple, donc. Sauf à vivre en étage! Dans ce cas, vous pouvez demander l’autorisation à votre syndic d’utiliser les prises disponibles dans les parties communes. Ou vous brancher au travail. Sachez aussi que les bornes de recharge publiques sont nombreuses à proposer des prises classiques. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez utiliser des adaptateurs Type 2 et Type 3.