Après des années d’une croissance fulgurante, le marché européen des voitures électriques semble aujourd’hui marquer le pas. Mais contrairement à ce que veulent laisser penser les électro-sceptiques, inutile de s’alarmer. Au contraire… Et si ce petit ralentissement était plutôt le signe de l’entrée de la mobilité électrique dans une nouvelle (belle) dimension?
Une croissance qui ralentit, un marché qui se restructure
Depuis 2019, les ventes de véhicules électriques n’ont cessé d’augmenter, portées par des politiques publiques volontaristes. Jusqu’à cette année 2025, alors que les chiffres du premier semestre qui s’achève tout juste paraissent soudainement moins flamboyants: +3% en Europe, contre plus de 18% en 2023. Il n’en fallait pas davantage pour que les climato-sceptiques et les réfractaires à la mobilité électrique s’enflamment. Selon eux, ce coup de frein prouverait une chose: le rejet des citoyens européens face aux modèles électriques. Une lourde erreur, évidemment!
Des causes facilement explicables
Plusieurs facteurs viennent en effet aisément expliquer cette croissance ralentie. D’abord, la réduction ou la suppression progressive des aides publiques dans certains pays. Ce fut le cas en Allemagne où les primes à l’achat ont été supprimées au début de 2025. Ou encore en France où le bonus écologique a été recentré sur les modèles produits en Europe quand la prime à la conversion a purement et simplement été supprimée. A cela, ajoutons les nouvelles taxes européennes imposées aux constructeurs venus d’Asie. Conséquences: moins d’aides, plus de taxes, des prix qui augmentent, et donc moins de ventes… Ceci, même si certaines marques européennes sont parvenus à gagner du terrain et à tirer leur épingle du jeu.
Autre explication: la conjoncture économique particulièrement compliquée ces derniers mois, avec une Inflation élevée et un pouvoir d’achat mis à mal. Pour beaucoup, acheter aujourd’hui une voiture neuve reste plus que jamais un luxe, à fortiori lorsqu’il s’agit d’envisager de s’offrir un modèle électrique jusqu’ici plus cher que son équivalent thermique.
Le marché de l’occasion explose: Une très bonne nouvelle!
Une situation incontestablement défavorable donc, mais qui s’accompagne de signes très positifs. Ainsi, par exemple, comme on l’a dit ici, le marché de l’occasion électrique connaît une véritable explosion. Preuve, s’il en est, que les consommateurs européens ne rejettent pas l’électrique, bien au contraire. Le nombre d’offres de VE d’occasion a même été triplé entre 2023 et 2025, avec une nette diversification des profils d’acheteurs. Non seulement la voiture électrique n’est donc pas refusée, mais elle s’installe durablement dans les habitudes et le quotidien..
Un horizon électrique toujours aussi prometteur
Bref, malgré ce ralentissement apparent (qui, rappelons-le, n’a rien d’un recul!), les perspectives à moyen terme demeurent nettement optimistes. Les constructeurs investissent toujours massivement dans le développement de nouveaux modèles, et notamment dans les plus abordables. Sous peu, le marché des citadines électriques autour de 20 000 € (voire de 15 000 €!) va considérablement s’enrichir. En résumé, non, 2025 n’est en aucun cas une mauvaise année pour la voiture électrique! Plutôt celle d’une nouvelle phase de maturation du marché. Ou quand l’électrique n’est désormais plus une nouveauté et un pari sur l’avenir. Il est devenu un mode de déplacement à part entière. Et si une transition ne se fait jamais sans obstacles, celle-ci est désormais irréversible…