La deuxième édition de l’étude «European Fleet Emission Monitor» (EFEM) réalisée par Alphabet vient montrer les difficultés et les limites rencontrées par les entreprises européennes dans l’électrification désormais obligatoire de leurs flottes.
D’ici 2026, 49 000 entreprises européennes seront concernées par la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD), à savoir par le verdissement obligatoire de leurs flottes. D’ailleurs, les plus grandes d’entre elles doivent d’ores et déjà communiquer sur ces sujets qui touchent désormais à leur gouvernance. Mais les difficultés sont nombreuses, si l’on en croit ces professionnels. Spécialiste des solutions de mobilité à destination des entreprises, Alphabet vient de dévoiler les résultats de la deuxième édition de son étude «European Fleet Emission Monitore» (EFEM). Une enquête réalisée auprès de 1 000 décideurs venus de douze pays de l’UE. Et qui offre une vision plutôt précise des attentes des gestionnaires de flottes et de ce qu’ils ressentent (parfois à tort) comme autant de freins à l’adoption des véhicules électriques.
Des efforts considérables à prévoir, mais qui sont très largement sous estimés
Sur le sujet, si la prise de conscience est désormais (presque) générale, elle ne se traduit pas vraiment par une large unanimité. Les entreprises européennes qui considèrent les flottes durables comme un objectif stratégique ne sont «que» 64% si l’on en croit les décideurs interrogés. Et 38% d’entre elles n’envisagent pas à ce jour leur électrification complète. Face à ces chiffres qu’on dira contrastés, Markus Deusing, PDG d’Alphabet International, ne peut que constater:
«Nombre d’entreprises sous-estiment encore les efforts considérables nécessaires pour minimiser les émissions de CO2 et avancer dans leur processus d’électrification.»
En effet, nombreux sont les gestionnaires de flotte se disant peu au fait de la directive européenne. Ou qui la jugent peu pertinente et (surtout) pas vraiment adaptée à leur organisation. Mais, heureusement, tout n’est pas si noir! 42% des entreprises interrogées se sont d’ores et déjà engagées à réduire leurs émissions GES. Soit 5% de plus qu’en 2023. 35% d’entre elles veillent à maintenir leurs émissions à moins de 100 g/km quand 44% affirment les dépasser malgré leurs efforts. C’est encore beaucoup, pensez-vous? Certes, mais l’an passé elles étaient encore 50% dans ce cas.
Des efforts de pédagogie et de formation aussi nécessaires qu’urgents
Quels éléments viennent freiner les décideurs? L’autonomie jugée trop insuffisante, les problèmes liés aux infrastructures de recharge, les prix d’achat des véhicules électriques et le coût global de fonctionnement… En clair, les freins liés à la mobilité électrique persistent, voire même s’accentuent si l’on en croit l’étude Alphabet. Pour preuve: si l’an passé 69% des entreprises européennes pensaient pouvoir transformer la totalité de leurs flottes en électrique, elles ne sont plus que 62% à l’envisager. Selon Alphabet, «cette diminution peut s’expliquer par le fait que les entreprises sous-estiment la complexité du processus». Et pour cause… 44% des gestionnaires interrogés se disent mal ou assez peu informés sur les questions d’e-mobilité. Reste donc à accentuer les efforts de pédagogie et de formation. Un levier aussi nécessaire qu’indispensable, et pas seulement au sein des entreprises.