Que l’on roule en électrique ou toujours en thermique, les règles vont bientôt changer. Le 21 octobre dernier, le Parlement européen a adopté une réforme majeure du permis de conduire qui vise à renforcer la sécurité routière, harmoniser les pratiques entre les 27 pays membres et moderniser le permis à l’ère du numérique. Voici tout ce qu’il faut savoir.
Le permis à vie, c’est fini!
Désormais, pour les voitures et les motos le permis de conduire sera valable quinze ans. Avec la possibilité pour les États membres de réduire cette durée à dix ans si le permis est utilisé comme pièce d’identité nationale. Un contrôle médical sera obligatoire lors du renouvellement de leur permis, avec examens de vue et bilans cardiovasculaires, même si certains États pourront proposer des alternatives, comme des formulaires d’auto-évaluation. Pour les conducteurs âgés de 65 ans et plus, la durée de validité pourra là aussi être réduite, et des visites médicales ou des cours de remise à niveau pourront être exigés plus fréquemment.
Sur nos smartphones
La réforme européenne introduit également le permis de conduire numérique, accessible via une application dédiée. Cependant, les conducteurs auront la possibilité de demander un permis physique, qui devra être délivré dans les meilleurs délais (généralement dans un délai de trois semaines).
Les jeunes conducteurs mieux formés à la Sécurité routière
Pour ces jeunes conducteurs, l’Union européenne établit une période probatoire d’au moins deux ans, avec des règles et des sanctions plus strictes en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool, de non-utilisation de la ceinture de sécurité ou de l’absence de siège auto pour les enfants. Par ailleurs, les jeunes de 17 ans pourront obtenir un permis de conduire automobile (catégorie B), mais devront conduire accompagnés d’un conducteur expérimenté jusqu’à leurs 18 ans.
L’examen remis au goût du jour
L’examen du permis de conduire portera désormais sur des aspects tels que les risques liés aux angles morts, les systèmes d’assistance au conducteur ou les risques de distraction associés à l’utilisation du téléphone. Un accent sera également mis sur la sensibilisation aux risques encourus par les piétons, les enfants, les cyclistes et les autres usagers vulnérables de la route.
Des règles adaptées pour les conducteurs professionnels
Pour répondre à la pénurie de conducteurs professionnels dans l’Union européenne, la réforme va permettre aux jeunes de 18 ans d’obtenir un permis de conduire pour les camions (catégorie C) et aux jeunes de 21 ans, un permis de conduire pour les bus (catégorie D), s’ils sont titulaires d’un certificat d’aptitude professionnelle. En l’absence de ce certificat, les chauffeurs devront être âgés d’au moins 21 et 24 ans.
Des sanctions renforcées pour les infractions dans l’U.E.
Aujourd’hui, près de 40 % des automobilistes impliqués dans des infractions graves hors de leur pays échappent à toute sanction. A l’avenir, une infraction grave dans un État membre bloquera automatiquement la conduite dans tous les autres pays de l’UE. Par ailleurs, le partage d’informations entre états sera renforcé pour que les sanctions suivent les contrevenants partout en Europe.
Une mise en œuvre progressive jusqu’en 2030
Cette période transitoire permettra aux États membres de mettre en place les infrastructures nécessaires et d’adapter leurs systèmes administratifs aux nouvelles exigences.