Marché de l’automobile : Un léger rebond en décembre, mais pour combien de temps?

Par Laurent F.
3 minutes de lecture
Marché de l'automobile électrique 2024

Particulièrement chahutées en 2024, les ventes de voitures particulières neuves ont terminé l’année par un léger rebond. Et si les thermiques ne représentent plus que 37% les V.E. sont parvenus à «limiter la casse». Bonnes nouvelles ou vrai trompe-l’œil? Tandis que Mobilians appelle les pouvoirs publics à plus de clarté, on fait le point.

Après un début d’année 2024 dopé (notamment) par le leasing social accordé aux véhicules électriques, le marché français de l’automobile aura vécu la même tourmente que celle traversée partout en Europe: une longue récession qui semble se fixer dans le temps depuis cinq ans. Ainsi, s’il a connu un léger rebond d’1,5% en décembre dernier, le dit marché aura finalement clôturé l’année en baisse de 3,17% par rapport à 2023. Pire: si l’on s’en réfère aux chiffres de 2019, c’est une chute drastique de 22,39% qui est enregistrée. Une crise profonde et spectaculaire donc, et ceci malgré un premier trimestre 2024 à +5,7% et un premier semestre à +2,8%. Toutes motorisations confondues, 1,7 millions d’immatriculations de voitures neuves auront été enregistrées en 2024 quand, cinq ans plus tôt, on en dénombrait 2,8 millions de plus. Impressionnant! 

Les crises successives ont impacté les marchés automobiles

A qui la faute? Aux crises successives évidemment, depuis celle du Covid jusqu’à la tempête politique que connaît la France ces derniers mois. Xavier Horent, délégué général de Mobilians, le confirme: «La crise automobile est le reflet de la crise politique française et des labyrinthes dogmatiques bruxellois. Elle traduit aussi un mouvement profond de brutales remises en question dans la perspective clair-obscur d’une année 2025 privée d’élan sur les principaux marchés européens. Ailleurs, la capitalisation boursière de Tesla explose et l’empire chinois amorce une implacable consolidation, nourrissant une intense guerre technologique.» 

Un marché de l’électrique relativement stable, mais des signaux préoccupants

Et 2025 ne s’annonce guère plus réjouissante. Car bon nombre de signaux sont au rouge, voire même au rouge carmin si rien ne change. D’autant que, pour la première fois depuis sa démocratisation il y a bientôt quinze ans, le segment de l’électrique a connu lui aussi une baisse de ses ventes pour terminer finalement en une année neutre avec une part de marché demeurée (contre vents et marées) équivalente à celle de 2023: 17%. Certes, c’est nettement mieux que la chute des ventes des véhicules thermiques, mais beaucoup moins bien que les hybrides (hors PHEV) qui -eux- ont connu des mois records avec plus de 36% de ventes supplémentaires sur l’année. Surtout, au regard de la nécessaire électrification du parc automobile, l’électrique doit obligatoirement poursuivre sa croissance. Sauf que… 

Une clarté plus que jamais nécessaire…

Quand bien même de futures nouvelles aides ont été annoncées, rappelons la fin du bonus écologique pour les entreprises ainsi que de celui pour les quadricycles légers comme les voitures sans permis. N’oublions pas non plus la sérieuse baisse de ce bonus pour les particuliers, et la reconduction hypothétique du leasing social prévu (peut-être) à la seule fin 2025. Une situation particulièrement floue donc, due essentiellement à l’absence de vote de la Loi de Finances 2025. 

C’est précisément en prévision de ce vote si attendu (mais aussi du prochain discours de politique générale que tiendra bientôt le nouveau Premier ministre François Bayrou) que Mobilians vient d’en appeler «les pouvoirs publics à donner de la visibilité et de la clarté dans le cadre des débats parlementaires, à adopter des politiques publiques en faveur de la décarbonation à la hauteur des ambitions fixées, et à construire une vraie stratégie industrielle, pour l’amont comme pour l’aval, afin de passer le cap des années à venir.» CQFD.

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