Depuis le 1er juillet, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique n’est plus financé directement par l’État, de la même façon que le leasing social qui sera lancé en septembre prochain ne le sera pas non plus. Les deux dispositifs reposent désormais sur les Certificats d’économies d’énergie (CEE). Une réforme à priori peu visible pour le grand public, mais qui n’est pas sans conséquence pour les différents acteurs du marché. On fait le point.
C’est quoi les CEE? Et qui les finance?
Créés en 2006, les CEE donnent obligation aux fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, carburants etc.) à financer des actions permettant de réduire la consommation énergétique des ménages. En 2025, le gouvernement a donc décidé d’intégrer le bonus écologique pour les voitures électriques ainsi que le leasing social dans cette logique. A cela, un objectif simple: soulager le budget de l’État qui se chargeait jusque là du règlement de ces aides, tout en maintenant une nécessaire incitation à l’achat. Concrètement, les CEE sont achetés par des fournisseurs d’énergies (comme TotalEnergies, EDF, Engie ou encore Leclerc) qui financent ainsi indirectement les aides versées aux particuliers. Une sorte de taxe « pollueurs-payeurs », en vérité.
Quels impacts sur les consommateurs ?
Sur le papier rien ne change. Si ce n’est que les montants de ces aides sont désormais plafonnés. Et négociés au cas par cas avec les différents constructeurs. Ainsi, le montant du bonus écologique se veut moins généreux, notamment pour les véhicules dépassant 35 000 € ou ceux fabriqués hors d’Europe. Quant au leasing social, sa version 2025 ne sera plus cumulable avec le bonus individuel. En clair, un particulier ne pourra plus bénéficier du bonus CEE pour un véhicule acheté en dehors du cadre du leasing social s’il a déjà profité de ce dernier ou de toute autre autre aide récente.
Un mécanisme plus complexe et beaucoup moins lisible
S’il a le grand mérite d’exister, force est de constater que ce nouveau système est plus complexe que le dispositif précédent. Et pour cause: les montants varient fortement selon les marques et les modèles, voire même les périodes de l’année. De plus, comme chacun sait, le bonus est aussi conditionné au score environnemental du véhicule (analyse du cycle de vie, origine des composants, production, transport), ce qui empêche l’accès à certaines voitures venues d’Asie. En résumé, le système repose essentiellement sur la bonne volonté des acteurs de l’énergie, et sur la capacité des constructeurs à négocier.
Quelles conséquences sur le marché automobile ?
Si le financement via les CEE peut offrir un levier durable pour soutenir la transition écologique sans alourdir la dette publique, encore faut-il qu’il soit davantage lisible par les consommateurs qui -le plus souvent- ne savent pas sur quelle aide compter. Une harmonisation entre les différents constructeurs s’impose donc, faut de quoi l’effet escompté pourrait être si ce n’est annulé, au moins amoindri. Les ventes du premier semestre 2025 (qui montre une légère baisse des immatriculations) est là pour le prouver, ceci même si les modèles très abordables comme les Citroën ë-C3 ou les Renault 5 tirent leur épingle du jeu.