Adopté en septembre 2023 et mis en œuvre depuis avril dernier, le règlement européen sur le déploiement d’une infrastructure de recharge pour carburants alternatifs (AFIR) commence à produire ses premiers effets. Il marque un tournant stratégique pour l’Union européenne qui vise ainsi à soutenir la mobilité électrique. Mais qu’impose cette réglementation? On vous dit tout!
Un réseau plus dense d’ici 2025
La question de la recharge a longtemps constitué un séreux frein au développement des véhicules électriques. A juste titre bien souvent, tant le réseau (national comme européen) était pauvre et surtout particulièrement opaque. Le retard est aujourd’hui en cours de rattrapage, et ce qui était une «angoisse» pour les futurs usagers ne l’est plus du tout comme le prouvent plusieurs enquêtes d’opinion publiées récemment. Pour autant, l’Union Européenne vise à étendre encore le réseau.
Pour preuve, le règlement AFIR prévoit, à l’horizon 2025, des stations de recharge rapide présentes à intervalles réguliers (de 60 kilomètres à 100 kilomètres) sur le réseau central du RTE-T (Réseau Trans-Européen de Transport), et tous les 100 kilomètres sur le réseau étendu. Une obligation qui n’impactera pas seulement les véhicules légers. Pour les véhicules utilitaires lourds, des bornes de recharge très rapide seront aussi déployées. Le tout garantissant une couverture «complète et efficace pour tous les types de véhicules électriques» en 2030.
Bon à savoir: Le règlement AFIR exige également le déploiement de stations de ravitaillement en hydrogène pour voitures et camions dans tous les gros centres urbains et tous les 200 kilomètres le long des grands axes européens. Et ceci dès 2030.
Des tarifs enfin clairs et détaillés, clairement affichés par les opérateurs
Un récent rapport de l’Autorité de la concurrence a souligné le manque de clarté dans les tarifs des bornes de recharge publique, dénonçant un «déficit informationnel des consommateurs». L’Union Européenne en a bien conscience, faisant de cette problématique l’élément phare de son règlement AFIR. Désormais, tous les opérateurs doivent afficher les tarifs détaillés incluant le coût par kWh, par minute et par session de charge. «Cette information doit être claire, raisonnable, non discriminatoire et facilement comparable d’un opérateur à l’autre, assurant ainsi une concurrence saine et équitable.» Une mesure qui vise à protéger les consommateurs, mais aussi à «encourager l’utilisation des véhicules électriques en éliminant les obstacles liés à la compréhension des coûts associés à leur utilisation».
Des moyens de paiement aux bornes de recharge enfin simples et diversifiés
Jusqu’il y a encore peu, les modalités de paiements variaient d’une station et d’un opérateur à l’autre. Un prélèvement bancaire par abonnement mensuel, des paiements à l’unité via une application dédiée ou via une carte spécifique… Autant le dire, payer sa recharge s’avérait trop souvent être un véritable casse-tête! Plus depuis la mise œuvre du règlement AFIR au 13 avril dernier. Dorénavant, chaque borne de recharge d’une puissance de moins de 50 kW doit obligatoirement proposer au moins trois modalités de paiement, disposer d’un terminal de paiement électronique pour les cartes bancaires, d’un système de paiement sans contact, et d’un dispositif de paiement via Internet avec un code QR sécurisé. «À travers ces dispositions, le règlement AFIR (…) assure des infrastructures modernes, une transparence tarifaire accrue et des options de paiement variées qui, ensemble, contribuent à rendre la voiture électrique plus accessible et attrayante pour le grand public.»