Au moment de choisir votre nouvelle voiture électrique, le concessionnaire (ou plus généralement votre vendeur) vous annoncera l’autonomie supposée des différents véhicules face auxquels vous hésitez. Mais cette sorte de garantie kilométrique entre deux recharges est-elle vraiment fiable? Ou faut-il y voir un simple argument commercial? Surtout, sur quoi repose réellement ce chiffre majeur au moment de s’offrir un nouveau modèle? On vous explique.
Elle a longtemps constitué un frein majeur à l’adoption des véhicules électriques, mais la question de l’autonomie n’en est plus vraiment une désormais. Si elle offrait il y a encore quelques années entre 150 et 200 kilomètres au maximum, l’autonomie des voitures électriques se situe désormais dépasse les 300 kilomètres en moyenne. Et même les 600 kilomètres pour les modèles les plus premium. Pour autant, l’autonomie annoncée par les constructeurs reflète-t-elle l’autonomie réelle? Elle se base en tout cas, non pas sur les seuls dires de ses derniers, mais sur une norme européenne mise en place en septembre 2017, le WLTP.
Comment calcule-t-on l’autonomie d’un véhicule électrique?
Jusque là, on utilisait une autre norme, la très contestée NEDC, jugée très peu réaliste. La Commission Économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU) a donc décidé de changer les choses il y a tout juste sept ans en créant un nouveau cycle d’homologation commun à tous les pays, la norme WLTP, pour «Worldwide harmonised Light vehicles Test Procedure» (ou, en français, «Procédure d’essai mondiale harmonisée pour les véhicules légers»). Celle-ci se base sur une série de tests réalisés en laboratoires et destinés à évaluer la consommation d’énergie, l’autonomie électrique de l’ensemble des voitures électriques mises sur le marché, et (pour les véhicules thermiques) les émissions de CO2 à l’échappement.
Ce parcours virtuel censé reproduire les conditions réelles de circulation est parfaitement calibré: un peu plus de 23 kilomètres et trente minutes de «routes» empruntées à une vitesse moyenne de 46,5 km/h et à 131 km/h de vitesse maximale. 52% du parcours s’effectue (toujours virtuellement) en milieu urbain, 48% sur autoroutes. Et même les effets de la température extérieure sont étudiés: 14°C au démarrage, puis 23 °C.
Bon à savoir: Un résultat dit «en cycle mixte» est souvent communiqué par les constructeurs. Il représente la moyenne entre les tests en milieu urbain et ceux sur autoroutes.
Peut-on se fier aux chiffres annoncés par le WLTP ?
Oui, le cycle WLTP est fiable, même s’il se réfère aux seules conditions de circulation effectuées en laboratoires, à savoir un parcours sans relief particulier, à températures extérieures modérées, et à une vitesse moyenne relativement faible. Il n’en demeure pas moins qu’il est tout à fait possible de rouler autant de kilomètres que ce qu’on a annoncé jusque là. A quelques conditions, toutefois. Adopter l’éco-conduite, d’abord. C’est-à-dire ne pas conduire par à-coups, ni trop vite ni trop lentement. Ne pas utiliser à l’excès la climatisation ou le chauffage. Ne pas rouler trop souvent sur l’autoroute à 130 km/h. Ni sur des routes trop vallonées, bien trop escarpées pour ne pas obliger la batterie à fonctionner à plein!
Bref, de manière générale et, d’après les spécialistes, l’autonomie réelle sur autoroute à pleine vitesse correspond à environ 50-60% du cycle mixte WLTP annoncé. Concrètement, si votre véhicule vous promet 400 kilomètres WLTP, comptez plutôt 200 à 230 kilomètres sur autoroute. Ailleurs, vous vous rapprocherez bien davantage de ce que le cycle WLTP vous a annoncé. Mais tout dépendra surtout de votre style de conduite, des conditions de circulation, et de la météo du moment!
