Depuis plusieurs années, la Chine s’est imposée comme un acteur incontournable de la transition énergétique. Tout particulièrement en matière de mobilités vertes. Et si, en ce automne 2025, face à un contexte géopolitique hyper tendu et une Europe plus que jamais décidée à protéger son industrie, l’ultra domination chinoise marquait le pas? A voir…
Une offensive industrielle spectaculaire
Tout a commencé avec les géants des batteries comme CATL, BYD ou encore Gotion High-Tech qui, à eux seuls, ont rapidement alimenté plus de la moitié des projets industriels liés aux VE. sur le continent européen. D’ailleurs, c’est l’usine CATL de Debrecen, en Hongrie, qui semblait symboliser le mieux cette offensive: 7,3 milliards d’€ investis, des milliers d’emplois promis, une production annuelle de 100 GWh. L’objectif était clair: ancrer la production au plus près du marché européen tout en sécurisant les chaînes d’approvisionnement. Mais ces derniers mois, plusieurs signaux semblent pointer qui montrent quelques ralentissements…
Le protectionnisme en guise de réponse
D’abord, sous la pression de la France et de l’Allemagne, l’U.E. a lancé des enquêtes sur les subventions publiques accordées aux fabricants chinois. Pour mieux protéger les marques européennes déjà nettement fragilisées, Bruxelles a également mis en place des contrôles renforcés sur les investissements étrangers, notamment dans les secteurs stratégiques comme les batteries et les métaux rares. Et ne parlons pas, bien sûr, des droits de douane renforcés et des aides à l’achat revues et corrigées pour favoriser le marché européen. Alors, tandis que le marché automobile européen a ralenti ces derniers temps, les révisions à la baisse de certains projets ont commencé à se faire jour. Quand certains n’ont pas été purement et simplement annulés…
Une recomposition des équilibres
Faut-il pour autant y voir le début d’un repli chinois, puisque nécessairement impactés par le protectionnisme européen? Pas vraiment. Plutôt une évolution des stratégies face au contexte actuel. Les groupes asiatiques privilégient désormais les partenariats technologiques plutôt que les implantations 100% chinoises plus «agressives. BYD, par exemple, cherche des alliances avec des distributeurs locaux pour asseoir sa présence en Europe, tandis que d’autres acteurs parient sur des co-entreprises européennes. Ou comment éviter les tensions politiques tout en conservant une réelle présence stratégique. Du gagnant-gagnant, en théorie.
Quel impact pour les acheteurs de VE?
On le sait, cette bataille industrielle influence déjà le prix d’achat, la disponibilité des modèles, jusqu’à la qualité des batteries. Ainsi, une dépendance excessive à la Chine pourrait rendre le marché plus vulnérable aux tensions commerciales. À l’inverse, une relocalisation européenne promet des véhicules plus durables, mais potentiellement plus chers pour les consommateurs. Alors, à quoi faut-il vraiment s’attendre? A une reconfiguration du paysage mondial, si l’on en croit les experts. En clair: non, les investisseurs chinois ne quittent pas l’Europe. Ils s’y installent autrement, plus discrètement sans doute, mais sans perdre leur bonne longueur d’avance technologique. Ceci, même si l’Europe accélère elle aussi ses projets industriels tout en serrant la vis réglementaire. Dans tous les cas, le duel ne fait que commencer. Et c’est plutôt une bonne nouvelle. Car c’est une évidence: la compétition stimule l’innovation, et tire les performances vers le haut.