Longtemps moins coûteux que pour les voitures thermiques, le tarif des assurances pour V.E. sont à la hausse. Dans le contexte actuel de l’assurance voiture électrique, rien de surprenant cependant. Et rien de définitif non plus. On vous dit pourquoi.
Il y a encore peu, assurer une voiture électrique coûtait nettement moins cher que souscrire une assurance pour une voiture thermique. Soucieux de participer à la démocratisation d’une mobilité verte, les différentes compagnie ont longtemps proposé des offres dédiées qui, le plus souvent, se positionnaient quelque 20% moins chères que celles destinées aux modèles essence et diesel. Un avantage sérieux (et même une véritable incitation à l’achat ou à la location) pour les usagers de V.E. Mais cet avantage fait désormais partie du passé. Est-ce à dire que les différentes assurances ne soutiennent plus l’électrique? Ou qu’elles ne voient plus la nécessité de la transition? Bien sûr que non! Car à ce (quasi) alignement des prix des assurances entre les différentes motorisations, se cachent plusieurs raisons qui dépassent parfois la seule décision de ces grands acteurs de la protection.
Un avantage fiscal mis au placard
Pour preuve, la principale raison de cette augmentation se niche dans la fin de l’exonération partielle de la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA) qui s’applique à toutes les assurances auto mais qui épargnait en partie les usagers de V.E. Supprimé en janvier 2024, la fin de ce cadeau fiscal a mécaniquement provoqué la hausse du prix des contrats d’assurances pour V.E., les spécialistes estimant l’augmentation entre 10% et 15% en moyenne.
Des réparations évidemment plus fréquentes qu’il y a quelques années
Deuxième raison: puisque les voitures électriques gagnent chaque année en parts de marché, elles sont évidemment plus nombreuses sur les routes qu’il y a encore cinq ans. Là encore, la conséquence est mécanique: davantage de V.E. en circulation, c’est davantage d’accidents et de pannes. Donc davantage de frais de réparation. De plus, selon de nombreux experts des assurances, une voiture électrique coûte plus cher à réparer. En cause? Les pièces qui lui sont spécifiques, à savoir la batterie, les composants électroniques ou les capteurs qui nécessitent l’intervention de technologies de pointe et de professionnels parfaitement formés à l’exercice.
Les batteries vues comme un nouveau risque
Enfin, autre sujet d’inquiétude pour les assureurs: même si ce type de problème demeure extrêmement rare, la gestion des batteries lithium-ion (et les incendies qu’elles peuvent parfois causer) s’avère encore difficile à maîtriser. D’autant que ces batteries nécessitent souvent -comme on vient de le dire- l’intervention de moyens spécialisés (et donc forcément plus coûteux) comme des containers de décontamination, et surtout des équipes formées. Bref, faute de bénéficier d’un véritable recul sur le sujet, les compagnies d’assurances appliquent bien souvent une prime de précaution. Et prennent ainsi les devants en majorant les tarifs pour anticiper leurs éventuelles pertes.
Des raisons d’être optimistes
Pour autant, restons optimistes. Plus le parc automobile s’électrifiera mieux ces questions de gestion des risques seront documentées, donc anticipées, rendant caduques ces primes de précaution. Les tarifs des assurances devraient alors se stabiliser. En attendant, de nombreux acteurs du secteur (parmi lesquels la MACIF, partenaire du Salon national de l’automobile électrique 2025) proposent déjà des contrats dédiés aux V.E. en des offres souvent flexibles. Et en y incluant bien souvent des garanties spécifiques comme la couverture des dites batteries et/ou des bornes de recharge installées à domicile tout en formant leurs clients à l’éco-conduite. Une tendance qui devrait se confirmer (et même s‘intensifier) dans les temps qui viennent, les technologies embarquées permettant désormais de se baser sur le véritable usage et sur la conduite réelle pour adapter l’offre d’assurance au profil bien spécifique du client.