Jusqu’à 37% de taxes supplémentaires sur les voitures électriques: Pourquoi, et quels modèles sont concernés?

Par Laurent F.
5 minutes de lecture
Taxe voitures électriques

Depuis le 5 juillet dernier, pour contrer la croissance exponentielle des véhicule chinois sur le marché européen, l’Union Européenne a décidé d’ajouter aux taxes déjà existantes de nouveaux droits de douane qui peuvent aller jusqu’à 37% sur les voitures électriques. On fait le point. 

Premier exportateur automobile mondial, la Chine est aujourd’hui largement plébiscitée pour ses véhicules indéniablement compétitifs. Dans le but de contrer sa très forte croissance et protéger ainsi le secteur automobile européen, l’Union Européenne a déjà appliqué une taxe de 10%. Mais force est de constater que cette taxation n’a pas empêché le développement des constructeurs chinois sur le Vieux continent. C’est pourquoi ils ont décidé d’appliquer des droits de douanes dits «compensateurs» depuis le 5 juillet, qui peuvent aller jusqu’à 37,6%. Pour cinq ans seulement, affirment les dirigeants de l’Union Européenne qui préfèrent rester prudents. Leur objectif? Entamer des négociations avec Pékin afin de trouver un compromis sur les très larges subventions attribuées par la Chine, qu’elle juge «anticoncurrentielles», «déloyales» et «préjudiciables».

Quels taxes pour quels constructeurs? 

Véhicules chinois taxés

Dans un communiqué publié au début de l’été, la Commission européenne a donc annoncé ces nouveaux droits de douane compensateurs. En moyenne, sont de 21% si les constructeurs acceptent de coopérer, 37,6% si ce n’est pas le cas. Mais le niveau de taxation (pour le moment provisoire, on y reviendra!) est loin d’être uniforme; il s’adapte à chaque cas. Ainsi, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation), le leader du marché chinois -qui a formé des co-entreprises, avec Volkswagen et General Motors notamment- se voit surtaxer à hauteur de 37,6%, quand BYD payera 17,4% de droits de douane supplémentaires, Gelly, Volvo et Smart 19,9%.

De vives réactions… même en Europe! 

Bien évidemment, la Chine a immédiatement marqué son franc désaccord, menaçant l’Europe de représailles. Dans son collimateur, les importations de porc, le Cognac (et plus généralement les eaux-de-vie), les vins, les produits laitiers, et les véhicules à forte cylindrée. Mais il n’y a pas que les seuls Chinois à avoir montré leur désapprobation. Plusieurs constructeurs européens aussi, comme Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen. Et pour cause: la Chine représente à elle seule 40% de leurs ventes mondiales

Quels véhicules électriques européens ou américains soumis ?

Véhicules électriques européens et américains soumis à la nouvelle taxation

Tous ceux assemblés en Chine, y compris venus de marques européennes ou américaines doivent soumission à ces taxes sur voitures électriques. Et parmi eux, quelques best sellers connus de tous: la BMW iX3, la Cupra Tavascan, la Dacia Spring, la Honda e:Ny1, la Lotus Eletre, la Lotus Emeya, la Mini Cooper SE, la Mini Aceman SE, les Smart #1 et #3, la Tesla Model 3, la Volvo EX30. Du côté des véhicules 100% chinois, on compte les modèles Aiways, BYD, MG, les futurs modèles Nio et ceux de Hongqi, Pole Star, Seres, Skyworth, Xpeng.

Une taxe provisoire? 

Pour le moment, oui. Car si ces droits de douane compensateurs s’appliquent déjà, on ne prévoit leur instauration définitive qu’en novembre… peut-être! Car ils le seront si aucun accord ne se trouve d’ici là avec la Chine. Et, surtout, leur adoption nécessitera l’accord à l’unanimité des 27 États membres. En revanche, si au moins quinze pays (représentant 65% de la population de l’UE) s’y opposent, alors ce nouveau dispositif sera tout simplement abandonné. D’ici là, les fonds versés par les constructeurs chinois sont bloqués sur un compte dédié, et ne seront perçus que lorsque la mesure deviendra définitive. Ou pas.

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