Internet et les nouvelles technologies ont-ils donné un coup de vieux aux classiques salons de l’auto?

Par Laurent F.
6 minutes de lecture
Salon automobile virtuel

Même si le Salon Mondial de l’auto 2024 qui vient de fermer ses portes a pleinement rempli les objectifs fixés par ses organisateurs, rien à voir avec sa fréquentation d’antan. Ces manifestations longtemps incontournables seraient-elles désormais dépassées par l’avènement des salons de l’auto virtuels? Et, si oui, pourquoi?

Les chiffres étaient particulièrement attendus. Après une édition 2022 décevante (pour ne pas dire catastrophique, avec à pleine plus de 397 000 visiteurs), la fréquentation de la 90ème édition du Mondial de l’automobile allait-elle confirmer la tendance à la baisse ou au contraire repartir en une courbe inversée? Certes, tous les indicateurs semblaient jusqu’ici favorables: une édition festive marquée par des événements célébrant son prestigieux anniversaire, le retour de nombreux constructeurs qui avaient boudé les précédentes éditions et, dès les premiers jours, une foule massive qui arpentait les allées des cinq hall de la manifestation.

Toutefois, l’heure était à la prudence, les organisateurs s’étant eux-mêmes fixés des objectifs plutôt raisonnables: 500 000 visiteurs espérés. Le bilan? Une réussite totale. Car, au final, le Mondial de l’auto 2025 aura accueilli 508 000 visiteurs, soit 27,7% de plus qu’en 2022. Et 3 300 essais effectués, contre 3 000 il y a deux ans.

La reprise post-covid se fait toujours attendre

Mais ces chiffres satisfaisants posés, l’arbre ne doit pas cacher la forêt pour autant. Loin le temps où le salon parisien dépassait le million d’entrées. Comme pour l’ensemble des salons internationaux, la fréquentation de ces manifestations souvent grandioses a connu une véritable chute depuis la pandémie. Une chute évidemment naturelle et compréhensible mais, là où l’on aurait pu attendre la reprise une fois la lourde parenthèse Covid refermée, celle-ci ne s’est faite qu’en demi-teinte et aucun salon n’a pu jusqu’ici retrouver sa foule d’antan.

Preuve en est, le Salon de Genève qui vient de fermer définitivement ses portes après une ultime édition largement boudée par les visiteurs comme par les constructeurs. Car la relative désaffection ne vient pas seulement du public, des acteurs du secteur aussi qui ont trouvé d‘autres biais pour communiquer sans pour autant que leur absence vienne altérer leur succès. Pour preuve, toujours au Salon de Genève, hormis Renault, aucun Européen n’avait fait le déplacement.

Des salons de l’auto directement chez soi ou à côté

 Salon de l'automobile virtuel

Pourquoi ce changement de braquet des constructeurs? Et pourquoi cet intérêt soudainement diminué du public? Les réponses sont multiples, évidemment. Et sont notamment à chercher du côté des nouvelles technologies. Comme dans bien d’autres domaines, Internet (ajouté à l’arrivée progressive et néanmoins rapide de l’intelligence artificielle) a considérablement changé la donne. En effet, avec les salons de l’auto virtuels, en quelques clics on peut découvrir les modèles, les personnaliser et les configurer à sa guise puis visualiser aussitôt le résultat. Lire les essais d’experts et les comparer pour vérifier l’efficience, et éventuellement les défauts, du modèle de nos rêves aussi. Mais rien de mieux que de voir les modèles en vrai, penseront certains. C’est vrai, évidemment! Mais les constructeurs aussi y ont pensé.

Les Journées Portes ouvertes chez les différents concessionnaires se sont multipliées ces dernières années. Exactement comme les stands des salons, mais avec la possibilité de prendre son temps pour les futurs acheteurs, et d’entretenir un lien direct et étroit avec chaque client potentiel pour les constructeurs. Le tout, sans bousculade et sans interruption par des visiteurs trop pressés. Et ne parlons pas des essais qui se font ici directement, sans réservation. Et pas sur circuit, dans les rues et sur les routes tout près de chez nous! Quant aux « aficionados » de ce type d’événements, là encore une réponse alternative a été donnée: des salons à taille humaine, et surtout des journées de tests dont le succès ne se dément pas, et même s’amplifie d’édition en édition. L’accueil du Salon national de l’automobile électrique dans les différentes villes où il est organisé chaque année en est la preuve!

Un succès réjouissant!

Salon de l'automobile Paris 2024

Mais ne faisons surtout pas la fine bouche. Dans un contexte où l’auto bashing triomphe, alors que le marché connaît la récession et que la mobilité électrique suscite de vives critiques, le Mondial de l’auto 2024, qui consacrait justement une large place aux véhicules électriques, a de quoi pleinement réjouir. En choisissant de présenter des stands plus simples, loin du gigantisme décalé de certaines éditions précédentes, en mettant donc plus en valeur les modèles, le salon a fait le choix de la simplicité. Un choix incontestablement gagnant. Pour le public autant que pour les constructeurs. Un succès imparable qui a d’ores et déjà conduit les organisateurs à planifier un week-end d’exposition supplémentaire pour l’édition 2026. Mieux, ils ambitionnent de faire vivre la marque entre deux éditions. Différents projets devraient voir le jour à partir de 2025.

Articles similaires

Testez la Tesla Model 3

Ce site Web utilise des cookies pour vous garantir la meilleure expérience utilisateur.