Recyclage des batteries de voitures électriques: Où en est-on ? 

Par Laurent F.
5 minutes de lecture
Recyclage batterie voiture électrique

La question du recyclage des batteries de voitures électriques est devenue l’une des grandes priorités dans le développement de la mobilité zéro émission. Parce que les besoins se feront grandissants dans les années à venir, et parce que les matières premières qu’elles utilisent pourraient finir par s’épuiser, la question du recyclage des batteries électriques est devenue l’une des grandes priorités dans le développement de la mobilité zéro émission. Encore très marginal, le secteur se développe rapidement, rythmé par des réglementations de plus en plus exigeantes.

L’essor du marché de la mobilité électrique et la fin de la commercialisation des véhicules thermiques d’ici 2035 laissent présager d’une demande de batteries électriques jamais connue jusqu’ici: le besoin pourrait se multiplier par dix dès 2030, c’est dire demain! Un véritable sujet, donc. D’autant que les matières premières utilisées s’appauvrissent considérablement, rendant totalement impossible un passage en surmultiplié (voire même un simple maintien de la cadence!) sous peine de voir définitivement disparaître lithium, nickel et autre cobalt, et d’affecter ainsi conséquemment la biodiversité. D’où l’impérieuse nécessité du recyclage des anciennes batteries électriques. 

Des investissements massifs pour une industrie circulaire et durable

Nombre de professionnels du secteur y travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs années, les différents Etats et institutions aussi. Tout particulièrement en Europe où l’on n’entend pas laisser le leadership à la Chine, en position d’hégémonie sur la production des batteries électriques. Ainsi, du côté du vieux continent, on affiche partout la forte volonté de bâtir une industrie qui puisse être véritablement respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi l’Union Européenne a décidé d’investir massivement dans ce domaine et de réglementer le recyclage des batteries usagées.

Le Parlement Européen adopte et renforce en mi-juin la directive EU 2023/1542 relative aux batteries et à leurs déchets. Avant de l’amender une nouvelle fois en août dernier. Depuis, un strict et ambitieux calendrier a été fixé qui comprend différentes étapes clé jusqu’en 2036. Notamment (on en a déjà parlé ici), la mise en place d’un Passeport Batterie rendu obligatoire à compter de 2027. Mais où en est-on aujourd’hui de ce recyclage qui reste à organiser?,

Une filière encore très marginale, et pour cause…

Alliance sur les batteries européennes

Fondée en 2017, l’European Battery Alliance se consacre à la mise en place d’un marché des batteries circulaires et durables où le recyclage occupera une place centrale. Mais, pour cela, l’Alliance préfère se donner du temps, fixant son cap à l’horizon 2030-2035. A cela, une raison logique: le recyclage des batteries électriques demeure aujourd’hui très marginal. Et pour cause, la mobilité électrique n’en est finalement qu’au début de sa démocratisation et  -sachant que la durée de vie des batteries électriques est en moyenne d’une quinzaine d’années- l’immense majorité d’entre elles sont encore en circulation, donc en parfait état de marche.

Par ailleurs, d’ici à 2035, l’Europe entend bien créer un réseau de gigafactories, à l’image de celles implantées récemment dans les Hauts-de-France. Car il n’y a évidemment pas que l’Union européenne qui travaille sur la question. Une filière française de collecte et de recyclage des batteries de voitures électriques s’installe peu à peu, composée des constructeurs automobiles qui ont aujourd’hui la responsabilité de la collecte et de la valorisation des batteries, ainsi que de nombreux industriels qui se sont également spécialisés dans le recyclage.

Mais comment recycle-t-on les batteries des voitures électriques? 

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Une fois les batteries vidées de leur énergie résiduelle, celles-ci sont démontées, leurs éléments internes broyés et les métaux ferreux fondus. Ce procédé est appelé  pyrométallurgie. On peut aussi faire appel à l’hydrométallurgie qui permet de récupérer les métaux, purifiés au contact de solvants. Selon l’ADEME, ces deux procédés (qui peuvent être complémentaires) permettraient le recyclage de plus de 65% des batteries au lithium quand Renault dit valoriser déjà plus de 85% du cobalt de ses batteries électriques de tractions.

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